Dans Wonderbook, Jeff Vandermeer évoque plusieurs principes pour créer son univers de Fantasy ou de science-fiction.
Une fois que vous vous êtes posé toutes ces questions concernant votre univers et ses sociétés, vous devez vous assurer que le tout est bien cohérent et logique. Dans Wonderbook de Jeff Vandermeer, l’auteur utilise l’exemple d’Alice au Pays des merveilles qui nous montre certes un univers totalement absurde, mais qui répond à sa propre logique et à ses propres règles.
Un autre principe est le système de “cause à effet” : cela signifie qu’on comprend bien les motivations des institutions et des principales forces car on a établi un contexte historique et sociétal.
Le système de cause à effet me semble important dans tout ce qui concerne la création de votre univers et de vos sociétés. On peut trop facilement se retrouver à se baser sur des éléments de notre propre monde qui n’ont pourtant plus de sens quand on les replace dans le contexte de l’univers qu’on a créé. La moindre modification par rapport à notre univers peut avoir des répercussions importantes sur le reste de ce nouveau monde et sur la société. Par exemple, dans mon dernier manuscrit en Fantasy, une fois que j’avais développé les bases de mon univers, j’ai réalisé que si mes personnages vivaient dans un environnement dans lequel l’air contenait des particules nocives sur le long terme, cela allait avoir des répercussions sur leur mode de vie, leurs habitations, la mode, les classes sociales, etc. Mes personnages portaient donc des foulards pour se protéger le nez et la bouche et seuls les plus riches pouvaient se payer des lunettes pour se protéger les yeux. Cela impliquait que tous les accoutrements étaient repensés avec des foulards intégrés, des lunettes et des capuchons. On peut continuer ainsi en se demandant ce que chaque changement impliquerait. L’univers a donc aussi un impact sur la vie des personnages.
Pour rendre votre univers plus réel, vous pouvez vous appuyer sur des détails spécifiques. Jeff Vandermeer cite par exemple Harry Potter, qui ne contient pas de très longues descriptions puisque les premiers tomes s’adressent avant tout à de jeunes lecteurs, mais J. K. Rowling sait choisir les détails qui vont faire prendre vie à son univers. Il parle par exemple de l’hipogriffe : il suffit de montrer la manière dont il décolle et ses ailes qui se contractent pour le faire sortir de la page.
Harry Potter est d’ailleurs rempli de petits détails, notamment pour décrire Poudlard qui prend vie dans l’esprit du lecteur, avec son ciel étoilé dans la Grande salle, ses escaliers qui se déplacent, les portraits qui s’animent, etc.
De la même manière, l’univers d’Un Palais d’épines et de roses de Sarah J. Maas est très détaillé avec ses différentes cours et ses créatures.