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12 octobre 2017Vous avez envie d’utiliser un point de vue omniscient ou interne à la troisième personne dans votre roman ou nouvelle, mais vous ne savez pas comment procéder ? Vous avez un doute concernant la différence entre un point de vue omniscient, interne et externe ? Dans cet article, je vous explique ce qu’est un point de vue, pourquoi il est important de maîtriser la focalisation et de bien choisir votre point de vue à la troisième personne avant de commencer à écrire et quels sont les trois points de vue à la troisième personne. Vous trouverez aussi quelques erreurs courantes.
Qu’est-ce qu’un point de vue ?
Avant de commencer à écrire votre roman ou votre nouvelle et afin de vous éviter un véritable casse-tête lors de la phase de retravail, mieux vaut vous poser la question du point de vue. Le point de vue correspond à la focalisation dans votre récit. En d’autres termes, ce sont les « yeux » à travers lesquels le lecteur perçoit votre histoire (mais pas que, puisque tous les sens sont utilisés) ou une caméra à travers laquelle on enregistre la scène et on suit l’action. Attention, la caméra est une image que j’utilise pour le représenter plus simplement, mais il ne s’agit pas d’une caméra neutre, puisqu’on aura les réactions et les émotions du narrateur (éléments qui font d’ailleurs souvent défaut dans les textes que je critique et qui sont pourtant si importants).
Il est possible d’écrire à la première, deuxième ou troisième personne (singulier ou pluriel).
Pourquoi est-il important de choisir un point de vue narratif avant d’écrire son premier jet ?
Quand je critique le récit d’un auteur qui ne connaît pas les différences entre les points de vue à la troisième personne ou qui n’a pas réussi à faire un choix, cela se voit très rapidement. Le plus souvent, on se retrouve tantôt avec un point de vue qui semble être interne et tantôt avec un point de vue omniscient ou vice versa. Vos lecteurs ne connaîtront pas forcément tout des points de vue, mais si vous passez de l’un à l’autre par erreur ou parce que vous n’avez pas réussi à choisir, il le ressentira, même sans pouvoir pointer du doigt ce qui ne va pas. Le point de vue, c’est un peu un contrat avec le lecteur et il est important de ne pas le rompre.
N’hésitez pas à faire des tests avant de commencer à écrire afin de choisir le point de vue qui vous convient. Ces exercices faciliteront l’écriture de votre premier jet. Il est bien sûr possible de changer votre point de vue quand vous retravaillez le manuscrit, mais cela vous prendra du temps.
Voici les choix qui s’offrent à vous concernant le point de vue à la troisième personne :
Le point de vue omniscient (point de vue zéro)
Le narrateur voit tout et sait tout de vos personnages. Il a un peu la place d’un dieu qui a accès à toutes les informations. Il connaît les pensées et les sentiments de chacun et peut jongler “d’une tête à l’autre” pour relater les événements. Ce point de vue est très utilisé dans les romans classiques, mais le point de vue interne est tout de même plus fréquent aujourd’hui. Le Seigneur des anneaux de Tolkien est un bon exemple de narration omnisciente. On peut y voir qu’on a la perception de Frodon, mais aussi d’autres personnages comme Sam.
Un narrateur omniscient est notamment un bon choix si vous voulez donner un côté épique à votre texte ou si vous écrivez un conte.
Le point de vue interne
Il s’agit d’un point de vue limité. Le récit est perçu à travers les yeux d’un personnage. Le lecteur a uniquement accès aux pensées et aux émotions de ce personnage et à ce qu’il peut voir, ressentir et percevoir. L’Ange mécanique de Cassandra Clare est un exemple de narration interne à la troisième personne. Si vous choisissez ce point de vue, vous aurez toutefois la possibilité d’en changer d’une scène à l’autre afin de passer d’un personnage à un autre.
Le point de vue externe
Le narrateur n’a pas accès aux émotions et aux pensées des personnages. Dans le cas de la focalisation externe, il se contente de les observer et de relater ce qu’il voit. Le point de vue est distant et objectif. Par exemple, vous retrouverez ce point de vue dans Le Tour du monde en quatre-vingt jours de Jules Vernes.
Les erreurs fréquentes
Narrer son histoire sans choisir la focalisation
Comme je le disais plus haut, il s’agit d’une erreur que je retrouve régulièrement. Quand l’auteur n’y a pas réfléchi, cela se voit très vite, donc pensez à faire un choix clair, même si vous avez des doutes. Vous pouvez en changer d’une scène ou d’un chapitre à l’autre, mais pas en cours de scène. Dans tous les cas, ça doit être un choix réfléchi.
Par exemple, certains chapitres en particulier pourraient être narrés en omniscient parce qu’il s’agit de contes ou de légendes que vous souhaitez inclure dans votre roman.
Un narrateur interne qui voit des choses derrière lui
C’est aussi une erreur très fréquente. Si on est dans la tête d’un seul personnage, on ne peut par exemple pas voir ce qui se trouve derrière lui. Par conséquent, si la porte se trouve dans son dos, il ne pourra pas la voir s’ouvrir (mais il pourra peut-être l’entendre).
Un narrateur interne qui sait ce qu’un autre personnage pense
Ce type de narrateur n’a pas accès aux pensées de plusieurs personnages, donc si votre focalisation suit un personnage mais que vous dites tout d’un coup ce que pense un autre, vous sortez du point de vue. De même, vous ne pouvez pas dire ce que cet autre personnage voit ou sent.
J’espère que cet article vous aidera à réfléchir au point de vue à la troisième personne que vous souhaitez utiliser dans votre récit. Vous avez encore des doutes et vous auriez besoin de conseils ? Si vous êtes sur le point d’écrire ou en train d’écrire votre premier jet, je propose des accompagnements individuels pour bien démarrer votre projet de roman ou nouvelle, principalement en Fantasy, science-fiction et littérature Young Adult. Et si vous avez besoin d’une critique de vos premières pages ou de votre manuscrit, je propose également un service de critique/developmental editing pour vous aider à bien retravailler votre récit.