L’antagoniste est la force qui s’oppose au protagoniste. Il a ses propres objectifs et motivations. Ce sont ses objectifs en contradiction avec ceux du protagoniste qui créent l’opposition. Par conséquent, l’antagoniste n’est pas forcément le mal incarné. Il est simplement en conflit avec le protagoniste en raison de ces oppositions.
Il est tout aussi important de développer la personnalité, les objectifs et motivations de votre antagoniste que ceux de votre protagoniste afin qu’il ne soit pas “plat”. Un antagoniste peu développé donnera une histoire peu intéressante.
L’antagoniste doit être un peu plus fort que le protagoniste, mais doit pouvoir être vaincu. Cela permet de laisser planer le doute. La victoire du protagoniste ne doit jamais être évidente. Ceci dit, un antagoniste qui commet une erreur trop évidente peut décevoir le lecteur. Voici une liste de clichés qui portaient à la base sur Star Trek. Cette liste reprend toutes les erreurs trop évidentes commises par les antagonistes de façon humoristique (en anglais).
En Fantasy, on peut distinguer deux grands types d’antagonistes, qu’on pourrait résumer dans Le Seigneur des anneaux par Sauron (le surpuissant, force de la nature, purement maléfique et qu’on ne voit d’ailleurs jamais) et Gollum qui tente de surmonter ses zones d’ombre, mais échoue.
Contrairement aux autres personnages, en principe, l’antagoniste n’évolue pas. Il ne surmonte pas son défaut fatal qui le mène à sa perte.
Je vous recommande de trouver des motivations fortes pour votre antagoniste afin que son but ne soit pas simplement de faire le mal. Il peut d’ailleurs être le héros de sa propre histoire et croire en ses convictions. Par exemple, dans la première saison de la série Daredevil sur Netflix, Wilson Fisk est persuadé de faire ce qu’il faut pour sa ville. On le voit d’ailleurs dans son quotidien, en train de tomber amoureux, mais il ne surmonte pas ses défauts et échoue.
Par conséquent, antagoniste et méchant ne sont pas des synonymes. Le méchant, lui, agit de manière maléfique. Un méchant pourrait donc être le protagoniste de l’histoire tout comme l’antagoniste pourrait être un « gentil ». Par exemple, dans L’Évangile de Loki de Joanne Harris, Loki est le protagoniste, pourtant il joue de nombreux méfaits aux autres dieux et il finit par courir à sa perte. Au contraire, dans Pirates des Caraïbes, le Commodore Norrington a des intentions plutôt louables (arrêter les pirates), mais il n’en reste pas moins un antagoniste mineur.
À nouveau, un antagoniste trop intéressant pourrait voler la vedette au protagoniste. À vous de faire en sorte que ce ne soit pas le cas !