Vous avez réussi à écrire le début de votre roman ? Félicitations ! Mais maintenant, vous vous attaquez au milieu du roman et votre progression est de moins en moins rapide… Votre rythme devient pénible, décourageant. Vous avez davantage de mal à vous décider à vous installer devant votre ordinateur pour écrire. Rassurez-vous, bon nombre d’écrivains sont dans votre cas. Voici les raisons pour lesquelles vous pouvez vous trouver dans cette situation et quelques astuces pour y remédier.
Le début est souvent excitant à écrire. Les personnages sont nouveaux, l’univers que vous avez créé aussi. Il y a tellement de choses à imaginer et à mettre en place. Mais une fois les 10 000 premiers mots passés, la routine s’installe et écrire n’est plus aussi excitant qu’au début. Vous avez cette fin épique en tête et pourtant, en regardant votre nombre de mots, vous pensez que vous ne l’atteindrez jamais. Si vous êtes dans ce cas et que vous n’arrivez plus à écrire le milieu du roman, vous pouvez rédiger les scènes qui vous enthousiasment le plus en premier. En effet, rien ne vous oblige à écrire dans l’ordre chronologique. Demandez-vous aussi si vous êtes ennuyé parce que ce n’est plus nouveau ou si vous avez besoin de réfléchir davantage au milieu de votre récit. Vous n’avez peut-être pas prévu assez de conflit, de tension et de rebondissements. Dans tous les cas, obligez-vous à écrire régulièrement. L’écriture d’un roman prend du temps.
Si vous n’arrivez plus à avancer parce que vous passez votre temps à relire ce que vous avez déjà écrit et que votre début de roman n’est pas à la hauteur de vos attentes, dites-vous que vous êtes en train d’écrire un exercice. Ce n’est pas le vrai roman. Vous pourrez ainsi écrire l’esprit tranquille. De toute manière, pour progresser, il faudra écrire beaucoup !
Vous vous retrouvez constamment bloqué ? Peut-être rencontrez-vous un soucis récurrent chez bon nombre d’écrivains : vous ne connaissez pas la suite de l’histoire. Si vous devez constamment réfléchir à ce que vous allez écrire, votre progression sera ralentie. Pour remédier à ce problème, préparez un plan de roman plus détaillé. De cette manière, lorsque vous vous installerez devant votre ordinateur, vous saurez quoi écrire.
Parfois, lorsque vous ralentissez et que vous n’arrivez plus à avancer, c’est parce qu’il y a un problème. Le plan que vous avez prévu n’est peut-être pas cohérent par rapport à la personnalité de vos personnages et vous continuez malgré tout à les pousser dans cette direction. Vous pouvez modifier votre plan. Ne vous obligez pas à le suivre à la lettre ! Si vous pensez que votre intrigue et/ou vos personnages posent problème, repensez la suite de l’histoire. Il faudra peut-être supprimer une partie de ce que vous avez déjà écrit, mais cela vous permettra d’écrire un meilleur roman… un roman qui vous intéresse !
Quoi qu’il en soit, n’abandonnez pas pour passer à l’idée suivante, sans quoi vous n’écrirez jamais un roman entier. Prenez le temps de réfléchir à la source du problème afin de prendre de nouveau du plaisir à écrire. Si vous tenez bon, vous arriverez à la fin de l’histoire qu’il vous tardait tant d’écrire et votre progression deviendra beaucoup plus rapide.
Et vous, avez-vous des difficultés à écrire le milieu de votre roman ? Quelles sont vos astuces lorsque cela vous arrive ?
4 Comments
Bonjour,
Je viens de découvrir ce blog c’est pour cela que je commente tardivement cet article. J’ai connu l’écueil dont tu parles et j’ai trouvé une technique pour le résoudre. Je divise le roman en un certain nombre d’étapes, qui vont rapprocher le héros du paroxysme épique final. Chaque étape est construite comme un récit à part entière avec un début, un milieu et une fin, tout en suffisamment courte pour ne pas provoquer de lassitude.
La phase de réécriture me permet de lisser tout cela en transformant cette suite de récit en un roman unique. En particulier, plusieurs de ces récits pouvant se produire simultanément, au moins partiellement, je fais particulièrement attention à la cohérence chronologique entre eux.
Avec cette technique, même en plein milieu d’un roman, je garde l’excitation du début, quand tout est encore neuf.
Bonjour Laurent,
Merci d’avoir partagé cette technique que je trouve très intéressante. Quelle est en principe la taille de ces parties ? Vous appuyez-vous sur une structure particulière du récit pendant cette première phrase ou lors de la phase de correction (comme Save the Cat! ou le voyage du héros) ?
Bonsoir,
Chacune des parties correspond à un arc narratif et fait de deux à dix chapitres au maximum pour un roman qui fait environ quarante chapitres. Un détail, même pendant cette phase, je garde à l’esprit le fil conducteur, le but que doit atteindre le héros. Chaque arc n’a naturellement pas la même complexité du récit complet, mais il en garde la structure générale (avant/déclencheur/pendant/résolution) même si certains éléments peuvent fusionner avec d’autres arcs narratifs. Le résultat final ressemble à la structure de Snyder qui apparait spontanément.
Toutefois, le but de cette technique est de garder le plaisir d’écrire tout au long du récit sans le découragement qui arrive au milieu. Pour en faire un bon récit, il faut passer du temps sur la phase de réécriture afin d’en faire une histoire cohérente et unique.
J’aime beaucoup cette façon de procéder et je suis tout à fait d’accord concernant la phase de correction/réécriture. Peu importe de quelle manière on écrit son premier jet, il faut le retravailler. À ce propos, avez-vous lu la dernière version de Save the Cat! (Save the Cat! Writes a Novel) ? Jessica Brody y inclut un exemple de structure de l’un de ses romans au tout début de son développement et dans la version publiée. Cela montre bien à quel point le récit peut évoluer.